Pierre Billaud

au cours de sa longue existence, outre ses expériences vécues sous l'uniforme et sa vie de physicien chercheur dans le domaine des armes nucléaires, s'est intéressé à d'autres domaines du savoir. C'est tout cela qu'il a voulu présenter sur son site.
Toute question ou remarque sur ce site ou sur son livre peut être adressée à son exécuteur testamentaire sur le plan scientifique Michel Karatchentzeff.

Les jeux publics à grattage

Depuis pas mal d'années la Française des Jeux a inauguré et développé un nouveau type de jeu de hasard destiné au grand public, les jeux à grattage. On achète pour 10F chez le buraliste un petit carton qui présente des cases masquées par une pellicule facile (pas toujours) à effacer par grattage, et qui dévoile alors des chiffres ou lettres donnant droit à un lot si on est chanceux. Dans le BINGO par exemple le lot maximum de 25 000 F requiert 4 cases égales à celles du modèle exposé.

On sait que la F.J. ne distribue en lots que les deux tiers des recettes, le reste allant dans les caisses de l'Etat ou dans le financement de la société et de son important réseau de distribution (en particulier les appareils complexes de validation des billets de LOTO). Le jeu est dans ces conditions toujours inéquitable.

Mais les jeux à grattage soulèvent un problème particulier, et nouveau. Car contrairement aux autres types de jeux, classiques, le tirage des jeux à grattage est réalisé avant la mise en vente des billets ! Le résultat de ce tirage est dissimulé, mais il existe sous forme tangible sur les cartons. Bien entendu on imagine que la confection et l'édition des billets, avec leur tirage anticipé, sont totalement automatisées, et théoriquement à l'abri des fraudes. Cependant il subsiste un doute quant à l'honnêteté de ces jeux, en ce sens que les logiciels de fabrication et d'édition sont l'œuvre de quelques individus, forcément initiés par leur fonction même aux secrets de codage des billets, et qu'une possibilité matérielle de fraude existe si des mesures particulières ne sont pas prévues et appliquées. Par exemple on pourrait imaginer que la machine réalise par l'informatique un brassage aléatoire des billets, échappant à tout contrôle humain, avant leur numérotation apparente et l'expédition vers les bureaux de distribution. J'ignore s'il en est ainsi, et si la F.J. a rendu public le processus détaillé de la confection et de l'édition des billets à grattage pour prévenir tout soupçon de possibilité de fraude. Sinon, une telle publication me semblerait indispensable. Ajoutons que la relative modicité des lots attribués dans ces jeux assure un anonymat pratiquement complet aux gagnants, rendant très difficile la détection d'abus éventuels.
Personnellement je n'achète jamais de billets à grattage.