Note annexe n°2

Manuscrit "de Montpellier" H159



Cet extrait d'une communion Ite dicite, absente de nos livres courants modernes, montre la correspondance entre les groupes de notes alphabétiques et les neumes qui les surmontent sur une ligne séparée (d'où le qualificatif digrapte, ou digraphe, appliqué à ce manuscrtit).
Le texte latin, de déchiffrement difficile, pourrait être : (Ite di) cite iohanni ceci vident surdi audiunt mortui resurgunt et...
La ponctuation du chant résulte uniquement de la nette séparation des groupes. Il n'apparaît aucun signe d'allongement de telle ou telle note ou de groupe, mais on remarque des signes ressemblant à des tildes au-dessus de lettres-notes correspondant à des quilismas neumés, ou à des ondulations de neumes (peut-être oriscus?).
Ailleurs dans le manuscrit H159 se trouvent d'autres curiosités. Certains signes surlignant des notes-lettres ressemblent à des petits crochets (comme des podatus ronds de Saint-Gall très petits, et dressés). La comparaison avec le Triplex ne permet pas de discerner la signification de ces accents en crochet. Par endroits, apparaissent à la place des lettres-notes des signes en équerre de diverses formes, que l'on suppose peut-être correspondre à des changements légers de diapason momentanés, dont le déchiffrement reste à achever. Le livre d'A-J Bescond parle assez longuement de ces signes en équerre, mais ignore complètement les surlignages de notes-lettres que nous avons signalés ci-dessus. (Voir A-J Bescond, Le chant grégorien, Buchet Chastel 1972 , pages 67-70, ou la nouvelle édition, 2000, pages 46-48).



Pierre Billaud, 10 novembre 2001