Bombe H le point en 2010

En septembre 2008 j'ai été invité à la célébration du 50e anniversaire de la création de la DAM Ainsi prenait fin ma mise à l'écart du CEA et de la DAM.

En février 2010, à l'occasion du 50eanniversaire de la première expérience nucléaire française une réception de nombreux anciens de la DAM était organisée à Bruyères le Châtel le samedi 12 février. La partie essentielle de ce congrès a été la déclaration de l'administrateur général du CEA monsieur Bernard Bigot.Cette longue déclaration donnait un historique détaillé et complet de la DAM. L'épisode thermonucléaire y était relaté assez fidèlement, en permettant une conclusion définitive et officielle de la paternité de notre bombe H.

L'A.G.avait prévu la présence de la presse à la réception, et la publication dans un grand journal du matin d'un article célébrant lévénement en s'appuyant sur sa déclaration à l'occasion de la célébration de ce 50e anniversaire. Malheureusement, en raison des prochaines discussions relatives au traité de non prolufération, cette manifestation de célébration est restée confidentielle. Ainsi mon espoir d'une prise de position officielle publique du CEA sur la paternité de la bombe H, relancée par le livre de Dautray en 2007, a été encore déçu.

D'autre part, la question des documents écrits existant dans les archives de la DAM et ayant trait à la période cruciale de l'année 1967 a avancé de façon sigbificative en 2008, grâce à l'initiative du DAM Da niel Verwaerde, de faire effectuer une recherche ciblée dans les archives existantes. Cette recherche, effectuée dans des conditions d'objectivité indiscutables, a donné les principaux résultats suivants :
  • Les archives du Siège DAM n'existaient plus, détruites vraisemblablement.
  • Les archives de Lmeil avaient été conservées et contenaient divers documents émis depuis le Siège DAM à destination des services théoriques de Limeil. En particulier ceux émis par Billaud en 1967.
  • Les rapports émis par Dagens et Carayol en 1967 ont été retrouvés.
  • Aucun document émanant de Dautray ou de Viard ne se trouvait dans le lot.

Voici une liste de trois rapports de Billaud : (n° de classement - date d'émission - objet)
  • 26 KX 89 - 20/2/67 - Eléments de conception des engins thermonucléaires
  • 26 KX 145 - 31/3/67- Engins H de la nouvelle filière
  • 26 KX 231 - 15/6/67 - Note additive sur les énergies nécessaires au déclenchement des engins H

Ces rapports contribuaient directement à la solution du problème thermonucléaire. Sauf erreur, dans le n° de classement, le chiffre 26 corrspond au lieu d'émission, le Siège, KX doit correspondre au niveau de secret, ici Secret-Défense.

Comme il n'y a aucune raison d'une possible intervention dans les archives de Limeil qui aurait fait disparaitre sélectivement des documents de Viard ou de Dautray, il faut bien conclure à l'inexistence de tels documents en 1967 et par conséquent à l'inanité des affirmations de Dautray dans son livre, page 181.



Pierre Billaud (juillet 2010)