Note annexe n°6

Le "plein-chant musical" au XVIIe siècle


Nous présentons ci-après la "partition" musicale du Kyrie de la première messe de Du Mont, selon le système de notation inventé par le R.P. Souhaitty. Les notes de Do à Si sont désignées par des chiffres de 1 à 7, avec des appositions pour préciser l'octave (points, vigules, etc..). Dans cet échantillon le rythme est indiqué par des lettres l devant les chiffres, pour les notes légères. Le ? dièse la note suivante, et le t la bémolise.


Voici la restitution sur portée à quatre lignes de ce Kyrie de Du Mont, en clé d'Ut 4e ligne. Les symboles pochés correspondent aux notes normales (valeur environ une noire), et les autres plus petits et vides les notes "légères" (environ une croche). On retrouve approximativement la mélodie connue, à quelques dièses près. Le rythme est déconcertant pour un habitué de la mesure moderne ou du binaire-ternaire.


Ci-desssous le Kyrie de la messe du 6e ton de Nivers, en clé de Fa 3e ligne, avec les mêmes symboles que pour Du Mont :


Nous avons pris le plus grand soin à restituer la partition de Souhaitty. Si celle-ci est fidèle à l'original, ce que nous ne pouvons vérifier, cette composition est des plus étranges, tant dans sa mélodie, plutôt indigente, que par le rythme, en particulier la répartition de la mélodie sur les syllabes du texte.

Dans aucun de ces deux kyrie n'apparaît de système de rythme, ni mesure, ni autre découpe en pas de deux ou trois temps. On se demande comment les fidèles de l'époque pouvaient s'y retrouver, même avec l'aide la plus généreuse d'un chef de choeur.



Pierre Billaud, 10 novembre 2001