Souvenirs d'un pionnier de l'armement nucléaire français

I. 1948-1955 Mon entrée dans le monde de "l'atome".

Ma participation au programme nucléaire militaire français fut l'épanouissement d'une vocation personnelle profonde : aussi loin que remontent mes souvenirs je me vois toujours essayant d'inventer quelque chose, au hasard des contacts avec le milieu ambiant, et des problèmes qui s'offrent sans cesse à un esprit en éveil. Quand on est dans ces dispositions, peu importe le domaine exploré, tout est intéressant. J'aurais aussi bien pu déployer mes efforts en économie ou en philosophie, en architecture, médecine, biologie, ou œnologie, par exemple. Aujourd'hui, retraité, je m'intéresse à la musique avec l'espoir de contribuer peut-être à enrayer une déviation dramatique.
A l'école d'artillerie en 1941, à la suite d'une observation de mon capitaine instructeur à propos du mortier d'infanterie, fait pour tirer à l'abri du fond d'un trou, mais toujours mis en station à découvert pour pouvoir opérer le pointage par visée horizontale, j'avais en deux jours imaginé une solution très simple et efficace de pointage des mortiers sans dégagement latéral. Plus tard, à Madagascar en 1946 ou 1947, affecté au service des constructions, j'étudiai les voûtes, intéressantes par leurs possibilités de réalisation sans main d'œuvre qualifiée, au moyen de coffrages en cintres aisément réutilisables, et découvris des profils de voûte nouveaux et avantageux. Je mis également au point des méthodes de construction d'habitations ou de casernements économiques en matériaux et en main d'œuvre qualifiée, qui furent essayées avec succès à petite échelle.

C'est la guerre, éclatant l'année de mes vingt ans, qui m'empêcha de suivre une carrière logique de chercheur. A peine admis à l'X, j'étais mobilisé le 10 septembre 1939 et envoyé à Fontainebleau comme élève-officier dans l'arme de l'artillerie coloniale. Renvoyé à l'automne 1940 comme élève à l'Ecole Polytechnique alors repliée à Lyon et hébergée avec la promotion suivante, très incommodément, dans une partie des locaux de l'Ecole de Santé Militaire, j'éprouvai les plus grandes difficultés à me réadapter à la vie scolaire. En plus, peu porté aux abstractions, je fus immédiatement rebuté par le programme de mathématiques, qui commençait par les tenseurs. Comble de déveine, j'eus droit à une sévère jaunisse pendant l'hiver, ce qui me valut la demi-moyenne pendant les six semaines d'absence des cours et des compositions (Demi-moyenne = système de notation spécial à l'X attribuant automatiquement aux compositions manquées une note égale à la moitié de la moyenne obtenue au cours du reste de l'année pour l'ensemble des épreuves - pénalisation importante, parfaitement injuste pour quelqu'un qui comme moi n'avait rien fait pour tomber malade). Je passai les examens de fin d'année d'extrême justesse, complètement dégoûté.
Aussi, lorsque je reçus pendant l'été 1941 une circulaire de la direction de l'école, proposant aux volontaires une réintégration immédiate dans l'encadrement militaire d'active, je n'hésitai guère et répondis affirmativement. C'est ainsi que j'entamai pour de bon une carrière d'officier, qui commença par un an d'école d'artillerie, à Nîmes. Affecté ensuite au Maroc en 1942, je servis dans le Corps Expéditionnaire Français qui opéra en Italie puis en France de 1943 à 1945.

Désigné pour un séjour colonial à Madagascar vers avril 1945, je rejoignis Paris pour y attendre mon départ. C'est là que j'appris l'extraordinaire nouvelle des attaques américaines sur Hiroshima, puis Nagasaki. J'ignorais alors absolument tout des sciences nucléaires, et me demandais bien comment de telles armes pouvaient exister et fonctionner. Pendant mon séjour à Madagascar j'eus l'occasion de me familiariser quelque peu avec les réactions nucléaires, à un niveau modeste de vulgarisation.
Rentré en France en 1948, je demandai à préparer le brevet technique, dont le cursus venait juste d'être rétabli à Paris, afin de me rapprocher dans la mesure du possible d'activités de recherche, et choisis la spécialité nucléaire parmi les disciplines offertes pour cette préparation. Je fis ainsi deux ans d'études universitaires en Sorbonne, complétées par un stage pratique dans le Laboratoire des Rayons X encore dirigé personnellement par Maurice De Broglie son fondateur, et suivies d'un an d'école d'état-major.
En 1951 mon tour arriva d'un séjour opérationnel en Indochine, où je passai les 27 mois réglementaires, à l'état-major du territoire, alors sous le commandement du Général Salan. J'eus là l'occasion de nouer quelques amitiés solides avec d'autres officiers de l'E-M et des commandements territoriaux, et de comprendre beaucoup de choses concernant l'armée, la guerre, les tactiques de combat.

Je rentrai en métropole en janvier 1954, et après mon congé et une activité de quelques mois au 4e bureau rue St- Dominique, me trouvai affecté au commandement des armes spéciales de l'armée de terre (atomiques, biologiques, chimiques), alors sous l'autorité du Colonel Charles Ailleret, ceci en raison évidemment de ma spécialisation au brevet technique précédant mon séjour indochinois. Mon nouveau patron commença par m'expédier à un stage aux Etats-Unis de quatre semaines dans une école militaire de formation à la guerre atomique, biologique et chimique, au titre des échanges de l'OTAN dont nous étions partie prenante. Et c'est seulement à mon retour, en novembre 1954, que je me trouvai engagé progressivement dans ma nouvelle carrière d'atomiste.
Charles Ailleret était un officier brillant, auréolé de ses états de service dans la résistance et en déportation. Il s'était intéressé dès 1945 aux possibilités tactiques des armes nucléaires, voyant en elles la solution idéale et définitive des missions de l'artillerie, et s'était fait l'avocat efficace du lancement d'un programme atomique militaire significatif par la France, dont il jugeait le potentiel industriel et scientifique largement équivalent à celui de l'Angleterre, qui n'avait pas hésité à se doter d'un tel armement. Son action d'information auprès de divers hommes politiques influents avait directement contribué aux initiatives gouvernementales qui se concrétisèrent à partir de 1954, juste au moment de mon retour en France. Une Commission Supérieure des Applications militaires de l'Energie Atomique avait été créée, avec deux organismes subordonnés : le Comité des Explosifs Nucléaires, et le Comité du Sous-marin à Propulsion Nucléaire.

Séduit d'emblée par la classe intellectuelle de mon nouveau chef, je fus d'autant plus surpris par son attitude lors de notre première entrevue importante en tête-à-tête. Après m'avoir annoncé qu'il me désignait comme co-rapporteur du comité des explosifs nucléaires (présidé par le Général Jean Crépin), il entreprit de me brosser un tableau général de la situation et des perspectives de développement d'un armement atomique en France. Il se lança alors dans des affirmations ou accusations concernant plusieurs personnages-clés du Commissariat à l'Energie Atomique (ou agissant dans son orbite comme le Professeur Yves Rocard) proprement ahurissantes, par leur outrance même autant que par leur style proche du ragot de concierge. La conclusion était simple : le CEA et ses alliés ne cherchaient qu'une chose, s'assurer la maîtrise du projet pour mieux l'étouffer. Privé de tout élément d'information propre, ne connaissant pas encore les personnes cités, je ne pus que prendre note de ces propos inquiétants et allai me présenter au Général Crépin, avec qui et pour qui je devais travailler pendant la durée de ma mission.
Quelques jours plus tard j'assistai aux côtés du Général Crépin à une réunion présidée par Pierre Guillaumat, administrateur général du CEA, au cours de laquelle divers projets furent examinés, en particulier le lancement et le financement d'une troisième pile plutonigène à uranium naturel-graphite-gaz, et d'une usine d'extraction chimique du plutonium, le tout à construire à Marcoule à la suite des piles G1 et G2 en chantier. Je fus vite rassuré, car les représentants du CEA manifestaient une volonté d'aboutir et d'abréger les délais parfaitement évidente. Je m'empressai de communiquer au Colonel Ailleret cette impression très favorable qui démentait largement les interprétations dont il avait cru bon de me faire part. J'y mis toute la conviction possible, mais il ne fit pas de commentaire, semblant tout de même quelque peu ébranlé.

Pour être complet il faut mentionner l'existence à cette époque, au sein de la Direction des Etudes et Fabrications d'Armement, grand service d'état chargé de pourvoir l'armée de terre en matériel moderne de combat, d'une section atomique créée en 1952 sans mission précise, sous les ordres de l'Ingénieur principal Chanson, et forte d'une dizaine de techniciens et ingénieurs, dont le jeune Paul Bonnet. J'avais connu Chanson lors de mon stage chez Maurice de Broglie. Il était à l'époque officier du corps des transmissions et se recyclait scientifiquement au laboratoire de physique atomique du Collège de France, où il essayait de construire un microscope protonique, avec plusieurs collègues chercheurs dont le capitaine Pierre Maurin. Chanson s'était ensuite fait intégrer dans le corps des ingénieurs militaires de l'armement. Des contacts fréquents existaient entre le labo du Collège de France et celui où j'étudiais, ce qui me permit de connaître ces personnes au cours des années 1948 à 1950, en plus d'Henri Piatier, ingénieur des poudres, Jacques Jacquesson, artilleur, en stage au même labo que moi, et quelques autres dont je ne puis retrouver les noms. A mon retour en France en fin 1954, l'affectation aux Armes Spéciales me replongea dans ce microcosme des premiers atomistes militaires français, dispersé dans les divers points de chute liés au nucléaire. Piatier était au CEA, directeur de cabinet du Haut-Commissaire Francis Perrin. Jacquesson commandait le Groupement Y implanté au Fort d'Aubervilliers, où étaient étudiés les moyens et méthodes de protection contre les effets des armes nucléaires. Et Maurin était à l'état-major d'Ailleret, conseiller technique apparemment privilégié (probablement la source principale des informations tendancieuses sur le CEA dont le Colonel m'avait gratifié).

Ce fut donc pour moi une autre surprise de constater que le Colonel Ailleret ne semblait faire aucun cas de l'équipe Chanson, pourtant toute désignée pour constituer le noyau éventuel d'un futur service d'étude des applications explosives de l'atome, puisque qualifiée scientifiquement, et appartenant de surcroit à la défense nationale. En fait j'appris très rapidement que le Colonel Ailleret faisait travailler son Etat-Major à l'élaboration d'un plan secret, dit Plan K103, remplacé bientôt par une nouvelle version K104, proposant la création d'organismes spécialisés, fixant les orientations scientifiques des études, et chiffrant le financement nécessaire. Ce devait être là la contribution du commandement des armes spéciales aux réflexions menées par le comité Crépin. Selon ce projet la mission détudier et fabriquer des explosifs nucléaires et des armes éventuelles aurait été assumée par une "Division militaire du CEA", dépendant de ce dernier sur le plan technique, mais placée sous les ordres du ministre des Armées pour ses programmes et ses crédits. Je n'ai jamais compris comment le Colonel Ailleret, si lucide et logique dans ses conceptions d'emploi des armes, avait pu cautionner et recommander un montage aussi boiteux.
Comment en effet imaginer un organisme de recherche et de réalisation, appelé à un grand développement, qui soit efficace en dépendant de deux autorités distinctes, de l'une au plan technique, de l'autre au plan financier ? Qui désignerait le chef de cet organisme ? Que signifiait exactement "relever sur le plan technique du CEA" ? D'un point de vue de simple bon sens, il était évident que le CEA, dont la mission englobait explicitement le domaine de la défense (ordonnance de 1945), ne pourrait jamais accepter une responsabilité technique réelle sans avoir aussi l'initiative et la maîtrise des investissements et du rythme de ceux-ci. Je découvris ainsi dans ce petit monde des atomistes militaires bien des méfiances, voire des hostilités, entre des équipes naissantes qui auraient dû au contraire tout faire pour grouper les pauvres moyens existants. S'agissait-il de rivalités de chefs, de clans ? Je ne saurais répondre avec certitude, mais l'ambiance, pour un néophyte parachuté comme moi, était vraiment décourageante. Surtout je sentais fortement à quel point, les décisions de principe ayant été prises au niveau gouvernemental, il était urgent que quelque part on se mette au travail sans trop se demander dans quelle organisation précise on serait intégré, et dans quelles conditions. Au contraire, des propos acides, des affirmations graves autant que gratuites, étaient lancés au risque de faire des dégâts irréparables, de retarder ou même bloquer l'avancement des projets. Par exemple, invité à participer à une réunion d'information organisée par le commandement des armes spéciales au bénéfice d'un groupe d'officiers supérieurs, je fus quelque peu interloqué d'entendre Maurin -au demeurant orateur talentueux- déclarer tranquillement que, le plutonium étant rigoureusement impropre à la fabrication d'armes nucléaires explosives, le CEA prenait une grave responsabilité en s'orientant en priorité vers la production de cette matière fissile, au détriment de l'uranium enrichi qui, lui, était certainement utilisable. Cet officier se faisait ainsi l'écho irresponsable d'une rumeur anti-CEA répandue dans certains cercles de la défense, sans avoir pris la précaution d'en vérifier les fondements alors que sa formation d'atomiste le lui permettait. C'est le même qui avait soufflé à l'Ingénieur Général Brard l'idée du sous-marin propulsé par une pile à uranium-eau lourde, d'où est sorti le monstre Q244, construit réellement. Et......inutilisable. Je n'ai pu identifier de façon sûre l'origine de ce faux tuyau. Des rapprochements m'incitent à la situer dans l'équipe Chanson, mais probablement sous forme de doute plus que d'affirmation catégorique. Le Général Blanc, chef d'état-major de l'armée de terre, puis directeur de l'IHEDN à partir de 1955, en avait fait part au Colonel Buchalet, qui me l'avait répété.

Lors de mes liaisons au CEA pour le compte du Général Crépin je rencontrais le Colonel Buchalet, chargé par Guillaumat de mettre sur pied un "bureau d'études générales" (le BEG), en fait l'embryon discret de la future branche du CEA chargée des études et fabrications d'armes nucléaires. Albert Buchalet ne connaissait rien aux atomes, mais avait d'excellentes relations personnelles avec de nombreuses personnalités civiles et militaires bien placées dans les ministères et les états-majors. Il était plein de bon sens, entreprenant, actif, persuasif. Grâce à lui de nombreux écueils de toute nature ont été évités, et nous lui fûmes redevables en grande partie du succès de février 1960.
Dans les réunions du CEA sur les futures applications militaires, on voyait aussi apparaître entre autres le Professeur Yves Rocard, Pierre Taranger, directeur industriel du CEA, et Henri Piatier censé représenter le Haut-Commissaire Francis Perrin qui ne participait pas à ces conciliabules. Je retrouvais ensuite le Professeur Rocard aux côtés de Buchalet dans le bureau prêté au BEG au rez-de-chaussée du CEA d'alors, rue de Varenne, où nous cherchions à mettre au point des projets de budget et d'organisation. C'est à cette époque que je fus initié par Rocard, à un stade ultra-élémentaire, à la théorie des explosifs nucléaires. Il m'exposa en effet un début de raisonnement mathématique décrivant la chaîne neutronique en expansion exponentielle, caractérisée par le fameux coefficient alpha. Ce genre de théorie existait déjà pour les réacteurs à neutrons lents, mais sous une forme différente. A cette époque Rocard agissait comme conseiller scientifique de Buchalet, sans fonctions officielles bien définies. Il approuvait les désignations des premiers cadres de la future direction des applications militaires, et donna par la suite son accord à ma nomination comme chef du service de physique nucléaire expérimentale. En fait Buchalet se rendit vite compte que Rocard n'était pas un homme de décision, et se borna à le tenir informé de la marche des choses dès qu'un minimum d'encadrement permit de faire tourner la maison normalement.

Un jour où j'étais dans les locaux du Commandement des armes spéciales, je fus convoqué par Ailleret dans son bureau. Il me reprocha assez vivement de passer beaucoup de temps au CEA, comme si je ne faisais plus partie de son état-major. Je n'avais jamais caché mon attirance pour la recherche et il essaya de me convaincre que mon intérêt n'était pas là : "J'ai reçu votre dossier. Vous avez des notes exceptionnellement élogieuses dont je n'ai encore jamais rencontré l'équivalent. Votre avenir dans l'armée s'annonce brillant, très brillant. Il serait dommage d'y renoncer pour des activités de recherche, peut-être recommandables pour X ou Y, (ici des noms de camarades considérés par Ailleret comme sans avenir dans le haut commandement), mais indignes de vous". Je le laissai dire, pas du tout d'accord intérieurement avec le peu de considération qu'il accordait à la recherche, dont pourtant le succès devait conditionner toute l'entreprise. Néanmoins cette entrevue me fut utile en m'obligeant à un choix clair de carrière et d'avenir personnel. En outre elle m'incita à considérer sérieusement l'éventualité d'un détachement à temps complet au CEA, alors que, contrairement aux soupçons de l'entourage d'Ailleret, je n'avais encore rien envisagé de ce genre. D'une part je me sentais depuis toujours voué à la recherche, et doué d'aptitudes suffisantes pour espérer y réussir. D'autre part, sans nier un certain goût pour le métier militaire, je voyais bien qu'en temps de paix ce métier devait impliquer une part importante d'activités de représentation, qui m'intéressaient peu, et surtout, si je devais plus tard accéder à de hautes responsabilités, des compromissions inévitables, des couleuvres à avaler, que j'aurais eu du mal à accepter durablement. En outre mon passage à l'état-major interarmées de Saïgon m'avait permis de mesurer avec étonnement et déception la médiocrité intellectuelle et morale d'une part non négligeable des officiers supérieurs qui servaient en Indochine à cette époque.

Il est vrai que, jeune encore, j'étais plein d'illusions et porté à une certaine intransigeance. Des généraux hésitaient ou prenaient de mauvaises décisions, alors qu'avec mes camarades capitaines ou jeunes commandants nous voyions clairement ce qu'il aurait fallu faire. Le système d'avancement en usage alors, proche des conditions de temps de paix, aboutissait à confier les plus importantes responsabilités opérationnelles à des gens trop âgés, ayant perdu la flamme et l'enthousiasme indispensables à des décisions rapides et courageuses. Je ne souhaitais pas suivre un chemin dont je craignais qu'il ne me mène au désenchantement, trop tard pour refaire ma vie autrement. D'un autre côté une carrière impliquant de la recherche scientifique à haut niveau présentait aussi beaucoup d'aléas, et je n'avais aucune certitude d'y obtenir des résultats intéressants. Cependant en étant détaché hors cadres il me serait toujours possible, en cas de doute ou de difficultés, de reprendre une carrière militaire à peu près normale.

Je n'hésitai guère et choisis d'aller au CEA le plus tôt possible, ce qui fut fait au premier juin 1955. J'avais alors trente-six ans.



Pierre Billaud (printemps 1998)