Mon livre La véridique histoire de la Bombe H française a été édité en septembre 1994.
96 pages. Photo de l'auteur aux côtés du Général De Gaulle en 4e page de couverture. Droits entièrement détenus par l'auteur.
Ce livre n'est plus disponible.
Pierre Billaud
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La véridique histoire de la Bombe H Française
AVANT-PROPOS
Au moment de publier le présent ouvrage, l'auteur ne peut s'empêcher d'éprouver un certain vertige devant l'écart incroyable qui sépare son témoignage de la légende de la bombe H française, accréditée par Alain Peyrefitte (Le mal français, ch.9), et aujourd'hui si solidement établie que même des esprits rationnels, informés des faits, préfèrent l'admettre sans discussion, rabrouant même vertement le timide contestaire occasionnel. Opportunisme? Refus de réviser une idée reçue? Je ne sais, c'est leur affaire.
Ainsi, entre les scientifiques acteurs du "drame", témoins directs de tous les événements, et l'écrivain, talentueux certes, mais incompétent en la matière et ne disposant que de sources rares, indirectes, ou totalement orientées, on préfère ajouter foi à ce dernier, et même entretenir pieusement cette légende dans des ouvrages à prétention historique, en l'enjolivant encore si possible, comme l'a fait Jean Lacouture ( De Gaulle, 3, p.464 - Le Seuil - 1986 ).
Comme beaucoup j'avais considéré jusqu'à l'été 1993 qu'il était trop tard pour redresser publiquement une pareille inversion historique, confinant à l'escroquerie morale. C'est pourquoi, ayant rédigé un historique assez détaillé des évènements que j'avais vécus, avec en contrepoint "Le mal français"-ch.9 de Peyrefitte, j'envisageais seulement une diffusion à l'intérieur du CEA. Ce récit critique, à peine retouché (élimination de toute information technique tant soit peu sensible), constitue la première partie du présent ouvrage.
C'est la parution d'un article du quotidien LE FIGARO du 5 octobre 1993, motivé par la récente nomination de Robert Dautray comme haut-commissaire à l'énergie atomique, qui m'a fait changer d'attitude. Cet article reprend la thèse de Peyrefitte, mais sous une forme étonnamment outrancière, comportant notamment des allusions méprisantes à l'égard des "anciens du CEA" et des accusations infondées de cabale montée contre Dautray. J'ai en conséquence décidé de me battre pour rétablir la réputation des "autres chercheurs", dont je fais partie, en dévoilant publiquement la vérité, dans toute la mesure autorisée par la protection des secrets encore en vigueur.
La seconde partie du présent ouvrage rassemble les pièces essentielles de ce dossier (reproduction de l'article, principales démarches de ma part), avec une argumentation complétant celle de la première partie, plus détaillée, plus approfondie, et inévitablement plus incisive.
J'espère que le lecteur voudra bien passer sur les erreurs et maladresses éventuelles d'écriture, et apprécier la valeur de mon témoignage, dont la mise au net m'a coûté beaucoup d'efforts. Je l'en remercie d'avance. P.B.
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